Découvrez la préparation de Camille pour le Rhône Alpes Isère Tour, une épreuve qu’il n’a pas pu aborder dans les meilleurs conditions…
« Ces deux compétitions m’ont épuisées et j’ai attaqué le mois de mai entamé physiquement »
Le mois de mai devait être le point d’orgue de ma saison avec en objectif principal le Rhône Alpes Isère Tour (2.2), la plus belle course par étape de la région si on enlève le Critérium du Dauphiné. Motivé par mon beau début de saison je comptais élever à nouveau mon niveau pour cette épreuve. Mon principal problème pour y arriver est la gestion du programme de course. Après un circuit de Saône et Loire éprouvant je me devais d’arriver frais sur un objectif du club : Bourg Arbent Bourg en Coupe de France DN2 le week end du 1er Mai. Du coup, pas d’entraînement important la semaine d’avant. J’ai également voulu participer à une autre compétition le 3 Mai (Grand Prix de Liergues). Ces deux compétitions m’ont épuisées et j’ai attaqué le mois de mai entamé physiquement.
J’avais programmé des gros entraînements à J-10 (5 mai) et à J-8 (7 mai).
Le premier était une sortie de repérage de l’étape reine du RAIT avec plusieurs cols à monter au seuil (Intensité 4) sur 10 minutes environ. La récupération variait en fonction de l’espacement des cols. En tout je voulais passer 45 minutes au seuil sur une sortie de 125 km. Ayant oublié mon compteur chez moi impossible de vérifier les watts développés, je pense cependant avoir été trop émoussé physiquement et psychologiquement pour que l’objectif de séance soit rempli.
A J-8 j’avais prévu de réaliser une séance longue en endurance et de finir par un Gimenez derrière scooter. Le Gimenez est un exercice de 45 minutes avec 9 x (4 min I3 + 1 min I5). Ma zone I3 se situait aux environ de 320 watts (+/- 20 watts) et ma zone I5 (PMA) aux environ de 430 watts (+/- 20 watts). L’exercice derrière scooter consiste à rouler en I3 dans le sillage du scooter pendant 4 min puis de se décaler afin de ne plus être abrité du vent pour réaliser la minute à I5. Exercice très dur surtout après 3h de vélo dans les pattes. Cependant je sors de la sortie avec un sentiment mitigé entre le devoir accompli et l’absence de difficulté ressentie. Lorsque je rentre chez moi et analyse les courbes mes impressions se confirment, je me rends compte que la première minute du contre exercice à I3 derrière scooter était souvent mal réalisée. Je redescendais souvent en I2 pour reprendre l’allure du scooter et retrouver l’allure de croisière. Lorsqu’on sait que sur un tel exercice la première minute du contre exercice est la plus importante… En effet c’est à ce moment-là que l’organisme réagit et apprend à tamponner l’acide lactique créé par la minute d’effort, alors qu’on récupère à un haut pourcentage de PMA. Cet apprentissage est fondamental dans l’optique d’être performant en compétition.
« Je voulais être au top de mon rapport poids puissance pour cette course »
Ayant senti un brin de lassitude à l’entraînement la semaine précédant l’objectif, je choisis de ne pas courir à J-4. Je préfère réaliser une séance au seuil (5 x 5 min I4+). Cette fois les sensations sont au rendez-vous et les chiffres sont très bons. Je considère être en pleine forme et poursuit une ma période d’affutage. La période d’affutage c’est une semaine avant l’objectif où l’on réduit le volume d’entraînement sans modifier son intensité, il faut également faire très attention à l’alimentation.
Je voulais être au top de mon rapport poids puissance pour cette course qui captait mon attention depuis le début de la saison. Le mois précédant le Rhône Alpes Isère Tour, j’ai commencé à faire davantage attention à ce que je mangeais, en supprimant le grignotage et les desserts superflus. Cet effort s’est traduit par une perde de 2 kilos sur mon poids de début de saison. Le problème lorsqu’on atteint son poids de forme (voir un peu moins) c’est qu’on est très sensible aux agressions extérieures, virus et autres microbes. L’organisme a plus de mal à se protéger, on prend plus vite froid.
« Mon premier Rhône Alpes Isère Tour fut un échec »
Mon premier Rhône Alpes Isère Tour fut un échec. Après une première étape malchanceuse (j’ai été contraint de changer de vélo alors que j’étais présent dans l’échappée). La deuxième étape a été un calvaire, nous avons perdu 20 degrés en un jour avec une étape courue de bout en bout sous la pluie (pendant 170 km). Le troisième jour, alors que j’étais déjà loin au classement général je retrouve un peu de jambes sur l’étape montagneuse (moi qui ne suis pas un grimpeur) et fini à 3 min « seulement ! » du peloton. Fragile et affaibli je tombe malade dans la nuit de la dernière étape (gastro) et ne peux disputer l’étape à laquelle j’étais le plus attaché puisqu’elle passait sur mes premières routes d’entraînement.
Il faut savoir se servir de ses échecs pour avancer. Note pour la suite : 1 – Ne pas vouloir perdre du poids à tout prix et trop rapidement, l’organisme a besoin d’un temps d’adaptation. 2 – Ne pas attaquer une période de grosses charges d’entraînement fatigué. 3 – Garder une séance d’endurance importante 3-4 jours avant l’objectif.
Le mois de mai aurait pu être très décevant mais une semaine après ma déception du RAIT en ayant fait seulement 7 heures d’entraînement à cause de ma maladie j’ai pu remporter mon deuxième succès de la saison à Foissiat (01) sur une course 1,2,3. J’étais loin d’être le plus fort mais les années d’expériences commencent à peser pour moi et il faut dire que le club de Bourg Ain Cyclisme était bien représenté sur l’épreuve. Je m’impose dans un sprint à deux.
Mon programme de course pour Juin :
- Championnat Rhône Alpes Elite le 7 juin.
- Tour du Beaujolais les 13 et 14 Juin (élite nationale).
- Tour des Pays de Savoie du 18 au 21 juin (2.2).
- Championnat de France Elite le 27 Juin.
Camille CHANCRIN
Coureur cycliste élite au BAC
Entraîneur en cyclisme : www.puissancentrainement.com