Juin, le mois des Championnats… découvrez la préparation de Camille pour le Championnat Rhône-Alpes et le Championnat de France.
Un championnat est toujours particulier. La manière de courir n’est pas exactement la même que sur les autres courses. Elle est beaucoup plus débridée. Il ne faut pas « prendre la course à l’envers ». Il ne faut pas louper la première échappée et risquer de perdre des forces dans l’optique de la victoire finale.
Le Championnat Rhône-Alpes
Je me suis aligné sur le championnat Rhône-Alpes, à Nandax, avec beaucoup de confiance suite à mon podium la semaine précédente, sur une course « dite de grimpeur » qui ne me correspondait pas forcement : Louhans-Bourg-Louhans.
Côté entraînement
La semaine précédant le championnat j’ai tenu à garder une grosse sortie sachant que le championnat est souvent plus long que les courses habituelles (150 km). L’entrainement que j’ai concocté consistait à enchaîner plusieurs (6) petites côtes en « lactique ».
L’objectif était de donner le maximum en essayant d’arriver le plus vite possible en haut d’une bosse d’environ 500 m. Lors de ce type d’effort je travaille la capacité lactique (capacité à produire de la puissance via la filière lactique sur des durées importantes). Pour reproduire cet effort plusieurs fois je dois éliminer au mieux l’acide lactique entre chaque répétition. Dix minutes de récupération à Intensité 2 (Cf. Echelle d’ESIE) entre chaque répétition permettent d’éliminer l’acide lactique. Une fois la première partie de l’entraînement achevé {6 x (1 min I6 (600 watts) / 10 min I2)}, j’enchaîne avec une séance de derrière scooter au bout de 4 heures de vélo. L’organisme est pré-fatigué. Je reproduis alors les efforts rencontrés en fin de course sur les épreuves longues. L’heure effectuée en fin d’entraînement est réalisé à I3 (300 watts) derrière scooter pour reproduire l’allure de course.
Côté course
Dès les premiers kilomètres je me porte à l’avant de la course. Un premier groupe revient a mi-course puis une cassure se recrée et je suis à nouveau dedans, parmi les hommes forts. J’ai malheureusement laissé beaucoup d’énergie dans l’échappée de la première heure et fini par être lâché à quelques tours de l’arrivée. Pour gagner une course de vélo il faut être fort physiquement mais aussi tactiquement. Ça n’a pas été mon fort ce jour là, j’aurai dû me rendre compte que certaines équipes n’étaient pas représentées à l’avant et qu’elles rouleraient derrière pour rentrer.
Le Championnat de France
Pour ce mois de juin je souhaite arriver en forme pour le Championnat de France, à Chantonnay. Juste avant, j’ai deux courses par étapes au programme qui me permettront de travailler en vue de cette échéance : le Tour du Beaujolais et le Tour des Pays de Savoie. Le but est d’accumuler des grosses charges de travail pour surcompenser la dernière semaine.
La semaine du Beaujolais je programme à nouveau un « Gimenez » {9 x (1 min I5 + 4 min I3)} pour continuer mon cycle de développement de PMA. Malgré cela la forme n’est pas forcement au rendez-vous et après deux Top 10 sur les deux premières étapes je « bâche » sur la dernière étape après avoir cependant travaillé pour mon leader Z. SAVICKAS, qui remporte le général. Un peu déçu par mon week-end tout de même car j’avais l’occasion de l’emporter le dimanche matin. Le moral agit beaucoup sur les entraînements, et la volonté d’aller à l’entrainement est moins importante lorsque le moral n’y est pas, par conséquent les entraînements intenses sont moins bien réalisés.
Après le Tour du Beaujolais, seulement trois jours me séparent de ma prochaine compétition. Dans ces cas là le lendemain je choisi de réaliser un entraînement de récupération d’1h30 (I1/I2) avec des sprints (6) en vélocité de 10 secondes pour augmenter le débit sanguin et faciliter l’élimination des déchets. Puis j’enchaîne par un jour de récupération complète et une sortie de déblocage.
J’abandonne le Tour des Pays de Savoie sur chute dans une descente alors que j’essayais de rentrer dans le peloton. Ce n’est pas la meilleure façon pour aborder le championnat de France… en plus de la forme qui n’est pas là, le moral est mauvais. Heureusement, le mercredi, après deux jours de repos complet, je réussi à réaliser un Gimenez complet sans trop de difficulté en fin de sortie.
Je termine finalement le championnat de France dans un deuxième peloton à la 74ème place. Ce n’était pas l’objectif annoncé mais je suis heureux d’avoir fini cette course dans une belle ambiance, la veille du championnat de France pro, avec tous les camping-cars venus se poster à l’avance.
Pour le mois de Juillet je serais du 4 au 12 Juillet au Tour de Martinique. Ensuite je couperais une semaine avant de reprendre avec pour prochain objectif la coupe de France DN2.
Camille CHANCRIN
Coureur cycliste élite au BAC
Entraîneur en cyclisme : www.puissancentrainement.com