La saison est lancée pour Camille ! Découvrez son carnet de route du mois de mars avec notamment son retour sur Paris Troyes, une très belle classique de classe 2.
Mars est le premier véritable mois complet de compétition. Les coureurs du peloton ont assimilé les premières courses. Les premiers objectifs sont donnés par le calendrier, courses Elites Nationales et manches de Coupe de France sont au programme.
Voici mon programme de course du mois :
- D 01/03 : GP du Bedat (Elite Nat)
- D 08/03 : GP de Bohas (1-2-3)
- D 15/03 : Paris Troyes (1.2)
- S 21/03 : Grand Prix Rhône Alpes Sud (1-2-3)
- S 28 et D 29/03 : Tour du Canton de Saint-Ciers (CDF DN2)
Retour sur Paris Troyes, une course de Classe 2
Bourg Ain Cyclisme dispose d’un beau calendrier en classe 2 dont Paris Troyes ce 15 mars. Au départ on retrouve des équipes Continentales (L’Armée de Terre, La Pomme Marseille, Roubaix Lille Métropole, Joker…) et une équipe Continentale Pro (Bretagne Séché Environnement). Tous les amateurs présents au départ de la course sont ultra motivés. C’est une réelle opportunité pour se faire repérer en vue de « passer le Rubicon » (signer un contrat pro).
Au briefing, le Directeur Sportif Christian Milesi nous avertis : pour rester au contact avec les meilleurs la stratégie est de rester placé à l’avant du paquet afin d’éviter de se faire piéger dans une cassure.
Dès le départ fictif, je vois que chaque équipe a dû recevoir les mêmes consignes. On assiste à des spectacles comiques : pour dépasser le peloton certains remontent sur les trottoirs au milieu des spectateurs. Dès le premier kilomètre une bordure se forme à l’avant. Hélas personne du BAC dans ce groupe de 25 coureurs. J’essaye en vain de boucher les 20 secondes qui nous séparent de l’échappée. Le compteur est bloqué à 50 km/h, il faudrait pouvoir rouler à 55 km/h pour boucher le trou avec un vent trois quart défavorable…
Par chance d’autres équipes se sont fait piéger. Une course plus calme s’amorce alors et différentes équipes continentales se relaient pour rentrer sur l’échappée. A l’amorce du circuit final un regroupement général s’opère.
Je mesure sur les bosses du circuit la différence de niveau et de manière de courir entre le peloton amateur et professionnel. Ici pas de temps de répit dans les 50 derniers kilomètres. Les coureurs qui veulent attaquer sont obligés d’accélérer alors que l’allure est déjà très rapide, tandis qu’en amateur on a tendance à s’extirper vers l’avant en maintenant l’allure lorsque le peloton se « relève ».
« J’ai la sensation d’assister à une course à la télévision »
Dans les 30 derniers kilomètres trois coureurs s’échappent alors que l’allure ne faibli pas derrière. J’ai la sensation d’assister à une course à la télévision lorsque les équipes de sprinters se mettent en action, depuis mon fauteuil ou plutôt de ma selle ! L’allure accélère encore progressivement à l’approche de la ligne d’arrivée. Plus que trente secondes d’avance à 10 km pour les trois échappés. Nous ne sommes plus qu’une quarantaine de coureurs dans le peloton et ça « frotte » énormément ! Une chute se produit… OUF j’arrive à l’éviter de justesse. Je discute rapidement avec Cristobal, mon coéquipier, et lui demande si il se sent pour faire le sprint. Il me répond positivement et je me décide alors à me lancer, sentant les crampes me gagner petit à petit. Nous avons désormais les échappées en point de mire. Je me rends compte que nous allons jouer la gagne sur une course professionnelle ! Je me place juste derrière le sprinter de La Pomme Marseille, vérifiant que Cristobal est toujours dans ma roue : « CRISTO T’ES LA ? » … « OUI » … ok on est bien là, plus que 500 m… Il reste un virage à angle droit à 300 m de la ligne. Il faut « virer » en 4ème position pour viser la gagne… j’y suis ! Incroyable. Le dernier virage se passe en « débranchant le cerveau », je me dresse sur mes pédales… Aïe… Les crampes… je finis mon sprint assis sur la selle et passe la ligne en me faisant dépasser. Résultat : 7ème et premier amateur ! Super résultat, l’équipe est contente, dommage que Cristo n’ait pas gardé ma roue dans les 400 derniers mètres.
Bilan de ce mois de Mars : deux fois 2ème à Bohas (01) et au Grand Prix Rhône Alpes Sud (26) en 1-2-3, 7ème à Paris Troyes en 1.2, et 18ème au circuit du Bedat en Elite Nationale. Très satisfait de mon début de saison en terme de condition mais déçu d’échouer par deux fois au sprint si proche de la gagne… le dernier week-end du mois de mars se terminera avec le Tour du Canton de Saint-Ciers, 1ère manche de Coupe de France des clubs de DN2…
Coté entraînement…
Lors de ces dernières semaines j’ai axé mon travail sur de l’EPIC (Entraînement Par Intervalle Court) conceptualisé par Guy Thibault. Cet entraînement permet de cumuler des temps importants en PMA et SubPMA sur une séance.
L’une des séances types consistait à réaliser un premier bloc de 3 séries de 3 x (40 sec. à 100 % PMA + 20 sec. à 50 % PMA), suivi d’un deuxième bloc de 3 séries de 3 x (30 sec. à 105 % PMA + 30 sec. à 50 % PMA), et d’un dernier bloc de 3 séries de 3 x (20 sec. à 110 % PMA + 40 sec. à 50 % PMA). Ce qui fait un temps total de 13’30 » supérieur ou égal à PMA.
Ce type d’entraînement, moins dur qu’une séance avec des intervalles plus longs, permet d’améliorer sensiblement la PMA grâce au travail en anaérobie réalisé. Au vu de ma condition de ces dernières semaines je pense que ce travail a été intéressant…
Camille CHANCRIN
Coureur cycliste élite au BAC
Entraîneur en cyclisme : www.puissancentrainement.com